Le Beaujolais, un vin mondialement connu, un pays méconnu.
Prononcé avec les accents les plus divers, sous toutes les latitudes et aux quatre coins de la planète, le nom de Beaujolais est connu dans le monde entier. Sa notoriété est liée essentiellement au vin:
celle du vin nouveau, le premier après les vendanges, donnant le "la" de la fête dans la grisaille d’un début d’hiver. Celle aussi des dix crus du beaujolais, dont on dit qu’il faut (au moins) qu’ils "aient fait leurs Pâques" pour être appréciés à leur juste valeur.
Celle, enfin, des Beaujolais Villages, qui ont fêté en l’an 2000 leur cinquantième anniversaire, et des Beaujolais, que l’on aime frais, aux beaux jours, lorsque soleil et douceur estivales baignent la vigne qui les produit.
Seules autorisées à porter un "B" majuscule, les terres du Beaujolais restent pourtant secrètes. Pas tout à fait méconnues, car elles sont aisément accessibles lorsque l’on traverse la France du nord au sud, elles se lovent dans une relative discrétion comme si, repliées sur leurs vastes étendues de ceps et leurs grandes forêts de sapins, elles préféraient se préserver d’une très forte célébrité et protéger leurs traditions, leurs légendes, leur patrimoine et leurs paysages.
Et, pourtant, la tradition beaujolaise est celle de la simplicité et de l’accueil. Sur les nombreuses petites routes qui parcourent les vignes et les nombreux cols qui jalonnent les monts, vignerons, producteurs, artisans et aubergistes ouvrent joyeusement leurs portes. Pour une rencontre, un moment de détente, de découverte et de fête.
Le Pays Beaujolais s’étend sur une cinquantaine de kilomètres, le long de la Saône, entre Lyon, au sud, le pays mâconnais, au nord et le val de Loire, à l’ouest. Il est essentiellement situé dans le département du Rhône, même si ses terres les plus septentrionales appartiennent à la Saône-et-Loire, depuis la Révolution Française. Le Pays Beaujolais couvre 160.000 hectares, dont 22.500 hectares de vigne.
Sa capitale historique est Beaujeu, où régna Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, et épouse de Pierre de Bourbon qui tenait les rênes du Beaujolais depuis 1456. Son père disait d’elle qu’elle était "la moins folle femme de France, car, de sage, il n’y en a point". Devenue régente à la mort du roi, elle gouverna la France avec compétence, sans pour autant se désintéresser du Beaujolais, où elle revenait régulièrement.
Aujourd’hui, Villefranche-sur-Saône a supplanté Beaujeu qui garde le charme d’un passé flamboyant. La vigne (dont on trouve mention la plus ancienne en l’an 957) couvre 22 500 hectares, à une altitude moyenne de 300 mètres. Le vignoble est limité à l’ouest par les monts du Beaujolais qui séparent la vallée de la Loire et celle de la Saône. Au nord, il commence à Saint-Amour (le plus septentrional des 10 crus) et s’achève, au sud de Villefranche-sur-Saône, dans les terres lumineuses des Pierres dorées. Il produit chaque année environ 170 millions de bouteilles.
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