Colombus Isle, le pays des sirènes et de Christophe Colomb

C'était vraiment l'événement pour les habitants de Colombus Isle, une des 700 îles de l'Archipel des Bahamas . Non seulement, le Club Méd installé depuis 10 ans à l'occasion du 500ème anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, venait de rouvrir après une année de fermeture, mais c'est un gros porteur, un Airbus A 330 de la Compagnie charter Star Air Lines qui se posait sur le petit aéroport pour la première fois. Avant, il fallait faire escale à Miami et même y passer la nuit. Ensuite, on prenait un avion plus petit de 50 places maximum.

Maintenant, les formalités de douane ont été singulièrement simplifiées et se font pratiquement totalement à Paris au départ. Tant mieux pour les GO qui accueillent, il est toujours très stimulant de faire le plein dans un village. Surtout s'il est loin de tout.

Celui-ci a été entièrement rénové et les chambres, réparties en bungalows sont spacieuses et évidemment climatisées. La végétation, pour luxuriante qu'elle soit, n'est pas caricaturale pour autant. Rien à voir avec l'idée toute faite que l'on se fait des vacances sous les Tropiques. Ici, on a la paix, les GO sont gentils, la cuisine est bonne et les plats abondants. On aime la brioche fraîche au chocolat blanc, le mahi-mahi grillé (c'est une dorade), les pains variés et même le foie gras aux pommes fruit.

Incomparable, comme ils disent !

C'est à 300 mètres du village à vol d'oiseau que Christophe Colomb a posé le pied sur une terre américaine pour la première fois. Il n'est pas rare que les deux bateaux de plongée du Club s'approchent à quelques mètres de la plage signalée par une croix plantée à l'occasion des 500 ans de la découverte de l'île. Les GM peuvent alors s'y rendre en quelques brasses. Là-bas, pas de parasols, de matelas, de bar, de boutique et de musique tonitruante sous les cocotiers. La plage est nette comme la main, le sable fin, l'endroit quasi-désert sous le soleil couchant brutal des Tropiques. Totale émotion! Il n'est pas difficile d'affirmer que Colombus Isle et les Bahamas en général, bien situées à la porte du continent américain, ont vu défiler bien des voyageurs. Avant les GM du Club Méd, il y a eu des marins, des commerçants, toutes sortes d'aventuriers. L'accueil était chaleureux, et il l'est resté. Tous ont laissé des cadeaux, pour beaucoup des pièces d'antiquités qui figurent dans les pièces communes du village, du coup transformé en musée.

Un paradis pour la plongée et le free-diving

Bon sang ne saurait mentir, le père de Luc Besson était chef de village, c'est donc au Club Méd que le cinéaste a découvert la mer, la plongée et les sports d'eau. Toute la famille a gardé du goût pour les profondeurs et un certain sens du spectacle. Ainsi, dans le Grand Bleu, c'est le père du réalisateur lui-même qui joue le rôle de celui de Jacques Mayol et son propre petit frère qui interprète celui du champion de plongée quand il était enfant.

Quand le film a vu le jour le record de plongée en apnée s'établissait autour de 120 mètres. Il dépasse aujourd'hui 160 mètres. C'est le français Loïc Leferme qui l'a battu à la fin novembre 2002. Il était détenu jusque là par Tanya Streeter, une superbe et toute menue sirène texane qui l'avait tenté, et réussi, dans les eaux du Club Méd de Turkoise. La boucle est bouclée.

Tanya, ses longs cheveux roux et équipée de sa palme unique qui lui permet de ressembler encore davantage à l'héroïne du conte d'Andersen a procédé à une démonstration au large de Colombus Isle, là où la plateforme littorale plonge brutalement de 15 mètres à 2000 mètres. Les eaux turquoises deviennent subitement noires et les plongeurs, avec où sans bouteilles entrent dans le domaine des grands fonds.

Autour de Tanya et d'Umberto Pelizzari ex-champion du monde d'apnée, des amateurs, surpris et ravis de rencontrer un requin marteau, de suivre une tortue nageant entre deux eaux, d'admirer la championne en train de caresser un bébé dauphin accompagné de sa mère et qui s'est arrêté un instant pour jouer avec la plongeuse. Le matériel est exceptionnel, les bateaux superbes, les GO spécialisés très enthousiastes et particulièrement convaincants. Moi qui ne m'éloigne jamais du bord de la plage et ne suis pas vraiment fan de sports nautiques à proprement parler, j'ai eu beaucoup de mal à leur résister tant ils montraient de conviction à faire découvrir leur univers aux citadins stressés que nous étions encore quelques heures auparavant. Deux jours de plus à Colombus et, juré, même moi, je plongeais!

Quelques bonnes nouvelles d'ici et d'ailleurs

Le Club Méd se porte bien merci et représente toujours, aux yeux de beaucoup quelque chose de réellement exceptionnel (nos fidèles internautes plébiscitent régulièrement les pages qui lui sont consacrées sur French Tourism), même si de nombreux confrères journalistes n'hésitent pas à le comparer à d'autres, de plus en plus nombreux sur le marché, qui occupent le même créneau et sont quelque fois deux fois moins chers.
Une étude récente apporte la preuve que les GM sont réellement mordus puisque 86% d'entre eux ont l'intention de revenir au Club après y avoir fait un séjour récent.
La notion de village autour d'une place centrale est un des must du Club et un des secrets de son succès. De même, celle d'espace dans des lieux souvent uniques est capitale (le plus petit s'étend sur 25 hectares et le plus grand, celui de Vittel sur 600 hectares).

Pourquoi y aller? Parce que les prix sont doux pour un tel village, et que le vol (direct) n'est pas fatigant. Que la température de la mer et la température de l'air tournent toutes les deux autour de 30 degrés. Que l'endroit est sauvage, très préservé et chargé d'émotion (Christophe Colomb). Parce que c'est un club où l'on est peu nombreux et que l'activité plongée est très bien encadrée, le matériel parfait. Et malgré quoi? Bien qu'il n'y ait rien d'autre à faire et qu'il faille à tout prix aimer la plage, la baignade, la mer, la mer et encore la mer. Que, passé 10 ans, les enfants risquent de s'ennuyer, à moins que d'autres jeunes passionnés de plongée ne se retrouvent là en même temps qu'eux. Mais qu'on n'est sûr de rien et qu'il n'y a pas d'encadrement, ni pour les enfants, ni pour les ados...